Recyclage des emballages plastiques : où en est-on ?
Dans un monde où le recyclage et la préservation de notre planète deviennent des enjeux cruciaux, la France se distingue par des initiatives innovantes et collaboratives. Parmi elles, le COTREP (Comité technique pour le recyclage des emballages plastiques). Créé en 2001, ce comité réunit les acteurs majeurs du secteur pour atteindre l’objectif ambitieux de 100 % d’emballages plastiques recyclables. Le COTREP s’efforce de repousser les limites de l’économie circulaire, en mettant l’accent sur les emballages plastiques ménagers.
Cet article vous plonge au cœur de cette aventure collective, où chaque acteur joue un rôle clé dans la gestion du recyclage en France.

L’histoire du recyclage en 10 dates
Les acteurs du recyclage en France
Le secteur du recyclage en France implique une multitude d’acteurs, tant publics que privés, œuvrant ensemble pour une gestion durable des déchets.
L‘Union européenne établit des directives pour harmoniser les normes et réglementations, imposant le respect de principes fondamentaux tels que la prévention, la précaution, la proximité, et le pollueur-payeur. Elle est en train de finaliser la PPWR (Proposal Packaging and Packaging Waste regulation), règlement qui vise à promouvoir la durabilité, à réduire les déchets plastiques et à encourager une gestion responsable des emballages.
L’État français, quant à lui, définit les orientations nationales et le cadre réglementaire, relayé localement par divers services. Le gouvernement a par exemple promulgué en février 2020 la loi AGEC (Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire) qui vise à “transformer nos modes de vie afin de tendre vers un modèle de société plus durable”.
Les éco-organismes
Sous le principe de la Responsabilité Élargie du Producteur (REP), ils jouent un rôle crucial dans la collecte et la valorisation des déchets. En effet, initié par l’OCDE (Organisation internationale de coopération et de Développement Économiques), le principe repose sur le transfert de la responsabilité des déchets vers leurs producteurs. Les producteurs de déchets peuvent déléguer la collecte et la valorisation de leurs déchets à une structure à but non-lucratif et agréée par les pouvoirs publics moyennant une contribution financière. Comme par exemple CITEO, ECOSYSTEM, LEKO, ou encore ADELPHE.
En France, les entreprises adhèrent à l’une des deux fédérations suivantes : FEDEREC la Fédération des Entreprises du recyclage qui regroupe plus de 1300 acteurs du recyclage professionnel au sein de 8 syndicats régionaux, ou la FNADE, Fédération Nationale des Activités de la Dépollution et de l’Environnement, qui regroupe 9 syndicats de professionnels du recyclage ou de la conception de sites et de matériel de recyclage, de dépollution ou de stockage des déchets.
Ils contribuent également de manière significative à la sensibilisation et à l’effort de recyclage, soulignant l’importance du tri des déchets comme geste environnemental majeur. Par exemple, l’association Clean Walker met en place des actions pour la protection de l’environnement à travers ses 31 antennes en France et en Europe, tout comme Green Minded qui mène des actions d’éducation et de sensibilisation à l’environnement.
Les 4 étapes du tri et du recyclage du plastique
Depuis 1992, les Français trient certains emballages séparément : papiers-cartons, emballages métalliques ainsi que les bouteilles et flacons en plastique.
Depuis 2012, suite au projet d’extension des consignes de tri, les Français peuvent jeter également dans la poubelle recyclage les pots, les barquettes et les films en plastique.
L’extension des consignes de tri (ECT), projet national issu de la loi de transition énergétique pour la croissance verte, vise à simplifier le geste de tri en permettant aux habitants de trier tous leurs emballages ménagers en les déposant, à l’exception du verre, dans le « bac de tri jaune”. Les habitants en extension des consignes de tri peuvent mettre tous les emballages dans le bac de tri, sans se demander si c’est recyclable ou non.
Actuellement, 200 centres de tri en France permettent de séparer les emballages selon le matériau utilisé. Plusieurs étapes ont lieu dans les centres de tri :
– Séparation balistique : les emballages sont séparés en fonction de leur forme et de leur taille. Lors de cette étape, les emballages de taille ou de contenance trop petite sont moins bien captés.
– Tri des métaux : les emballages plastiques contenant des éléments métalliques (acier ou aluminium) peuvent être orientés avec les plastiques ou les métaux selon les quantités de métal et les réglages des machines.
– Tri optique : grâce au tri par infra-rouge, les plastiques sont séparés par résine (PET, PEHD, PP, etc.). Certains éléments peuvent interférer et réduire l’efficacité du tri optique : par exemple les manchons d’une matière différente du matériau constituant l’emballage, les barquettes complexes composées de plusieurs résines plastiques, les emballages noirs, etc.
– Tri manuel : le tri manuel via des opérateurs reste encore indispensable pour assurer une bonne qualité des matériaux triés en sortie des centres de tri.
– Mise en balles : les matériaux triés sont ensuite compactés et mis en balles, puis expédiés chez les régénérateurs.
3ème étape : le recyclage mécanique
A partir des balles de déchets reçues, les régénérateurs produisent de la matière recyclée, grâce à plusieurs étapes :
1. Délitage des balles : les balles d’emballages sont ouvertes et les emballages décompactés.
2. Tri optique & Tri des métaux : comme dans les centres de tri, les régénérateurs de plastique sont équipés de trieurs optiques et de détecteurs de métaux pour réaliser un nouveau tri et éliminer les indésirables.
3. Broyage : les emballages sont broyés en paillettes d’un centimètre environ.
4. Lavage : les paillettes sont lavées. En fonction des encres, des pigments ou des colles utilisées, des particules peuvent perturber la régénération.
5. Flottaison : les paillettes sont séparées en fonction de leur densité, celles qui ont une densité supérieure à 1 coulent, et celles qui ont une densité inférieure à 1 flottent. Chez un régénérateur de PET (d>1), c’est la matière qui coule qui va l’intéresser en particulier, chez les régénérateurs de polyoléfines (PE ou PP), c’est la matière qui flotte qui va l’intéresser.
6. Tri optique sur paillettes : certains régénérateurs sont équipés d’équipement de tri optique qui permet de trier les paillettes en fonction de la matière et de leur coloration.
7. Extrusion / Granulation : certains régénérateurs sont équipés pour réaliser l’étape d’extrusion/granulation qui consiste à chauffer les paillettes : la matière fondue passe ensuite au travers d’une filière pour produire des spaghettis qui sont ensuite coupés en petits morceaux. Ces granulés plastiques peuvent ensuite être directement réutilisés dans les procédés de plasturgie.
Les applications des PET, PE et PP recyclés varient en fonction des caractéristiques mécaniques, des couleurs ou des quantités disponibles de matière recyclée.
Les emballages en PET sont recyclés essentiellement en fibres textiles, en bouteilles ou en feuilles qui permettent de fabriquer de nouvelles barquettes. En France, le PET est le seul matériau plastique qui peut être décontaminé lors du processus de régénération et qui peut être réutilisé pour produire de nouveau des emballages aptes au contact alimentaire. Il doit alors être certifié EFSA tel que le stipule la réglementation pour les matériaux en contact avec les aliments (FCM) (Source : https://www.efsa.europa.eu/fr/topics/topic/food-contact-materials).
Les emballages en PEhd et PP, après avoir été recyclés, sont utilisés pour fabriquer par exemple des tuyaux ou des mandrins. Lorsque le PP est recyclé seul, il peut être utilisé dans des pièces automobiles. Les emballages souples en PE, quant à eux, sont recyclés pour fabriquer des sacs poubelles et des tuyaux d’irrigation.
Les matériaux non recyclables
• Les déchets ménagers assimilés (gobelet en plastique, carton souillé, coton-tige, couche-culotte, tube de dentifrice, etc.), on parle d’ordures ménagères non recyclables ou résiduelles. Autrement dit, les déchets de tous les jours qui ne présentent pas de possibilités de valorisation ou de traitement.
• Les refus de tri issu du traitement de la collecte sélective
• Les déchets qui ont dépassé leur taux de recyclabilité et ne peuvent donc plus être valorisés (papier, carton, plastique, etc.)
• Les déchets industriels banals (DIB) non valorisables (déchets d’emballage, déchets de chantiers, déchets d’entretien et matériel en fin de vie, etc.)
• Boues de station d’épuration
• Les déchets inertes (bétons, tuiles, céramiques, déchets de verre, terres et granulats non pollués, etc.)
• Les déchets médicaux
• Les déchets dangereux (industriels et ménagers)

Le devenir des déchets non valorisables
Si selon la hiérarchie de la gestion des déchets, un déchet ne peut être ni réutilisé, ni recyclé, ni valorisé organiquement ou énergétiquement alors il sera éliminé.
Soit par incinération (donc sans valorisation énergétique), soit dans une installation de stockage des déchets non dangereux (ISDND).
L’incinération
L’incinération de déchets sans qu’une valorisation énergétique ne soit pratiquée, ou pour laquelle la valorisation énergétique ne présente pas suffisamment de rendement, est une opération d’élimination. Cependant, cette opération a aujourd’hui presque disparu de la panoplie des traitements des déchets. En 2014, moins de 2 % des quantités de déchets traités ont été incinérés sans valorisation énergétique. (source : Paprec)
Le stockage des déchets (ISDND)
Le stockage est le dernier mode de la hiérarchie des traitements. Il est clair que l’ancien concept de « décharge » est totalement révolu. Les déchets sont stockés dans des casiers étanches, dans des conditions contrôlées afin de maîtriser leur impact sur l’environnement et garantir une parfaite réhabilitation du site après son exploitation.

Le recyclage des emballages en France illustre l’engagement collectif et la collaboration entre divers acteurs pour atteindre un objectif commun : la durabilité environnementale. L’innovation et l’adaptation sont au cœur de cette démarche, comme en témoigne le travail du COTREP et des éco-organismes, qui cherchent constamment à améliorer les processus de recyclage pour rendre tous les emballages plastiques recyclables. A l’heure du plastic-bashing, il reste encore beaucoup à faire pour limiter l’impact des déchets plastiques. Les efforts des industriels de l’ensemble de la filière et les politiques favorisant le développement de filières de recyclage sont des composantes essentielles.
A travers le choix de matières travaillées recyclables, la préférence portée aux matériaux mono-matière ou encore le broyage en interne de ses déchets post-industriels, Next s’attache au quotidien à tout mettre en oeuvre pour améliorer la recyclabilité de ses produits. Un engagement fort porté par l’ensemble des collaborateurs du groupe.